Les champignons géants

Publié le par Lucile ERB

« Obras » - « Travaux »… Voilà un mot qui revenait déjà bien souvent en 2004 lorsque mon histoire avec Séville commençait. C’est toujours en « obras » que j’avais connu la Place de l’Incarnation : de longues barrières sales et grises, des poubelles, un chantier à l’abandon… Tout cela ne présageait rien de bon pour la suite des événements. Et pourtant…

Le jour où je les ai vus pour la première fois, j’ai pensé « Mais quelle horreur ! Qu’ont-ils fait de ma Séville ! ». Et pourtant…

Je suis revenue. Et j’ai appris à les aimer ces champignons géants, modernes… et irai-je jusqu’à dire… majestueux.

Qu’on apprécie ou pas leur esthétique, les « setas » de la Place de l’Incarnation (maintenant Plaza Mayor) sont les témoins d’un monde qui avance. Un monde qui se veut pratique, énergétique, et bien sûr, communiquant et commercial. Loin de moi la pensée critique qui peut parfois apparaître dans ce terme. Car ne faut-il pas que l’économie tourne…

Séville est une ville qui s’efforce d’attirer des touristes et de les faire revenir. Que d’énergie déployée ! Si elle n’échappe pas à la crise qui gagne toute l’Espagne et la grignote petit à petit, elle lutte férocement. Et les setas ont été terminées !

Il y a quatre niveaux et chacun se porte une référence à la Séville d’avant, à la Séville de maintenant et à la Séville de demain. Au sous-sol, un musée réalisé avec les restes archéologiques découverts lors des fouilles qui avaient précédé les travaux. Au « rez-de-chaussée », le marché… En revanche, il s’agit d’un marché moderne, intérieur, climatisé et tape-à-l’œil. Au premier étage, un espace de promenade capable d’accueillir des milliers de personnes. Grâce au génie architectural de la conception de ce lieu et aux mouvements naturels du soleil, on trouvera toujours un large espace d’ombre à n’importe quel moment de la journée dans cet endroit aéré par les courants d’air et les petites fontaines modernes, clin d’œil lointain aux jardins mudéjares… et grande joie des tout petits. Enfin, le mirador… De là, on peut se promener au-dessus de tout Séville, séparé de la « vraie vie », sous un soleil de plomb, oubliant presque où nous sommes, et admirant à perte de vue, Séville d’avant, Séville de maintenant, Séville de toujours… et pourquoi pas, imaginant celle de demain.

Les champignons géants

Publié dans Andalousie

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