Christophe Colomb et l’Andalousie

Publié le par Lucile ERB

Christophe Colomb et l’Andalousie

Le destin du grand voyageur est indéniablement lié à l’Andalousie. Pourtant, rien ne destinait ce personnage, sorti soudain de l’ombre, à briller au cœur de la capitale andalouse. C’est une série de coïncidences qui y conduisirent l’Amiral. Il eut beau voyager, il y revient toujours…même quelques siècles après sa mort.

Les origines du navigateur demeurent très troubles et beaucoup se les approprièrent (Catalogne, Galice…). Selon la version la plus connue, Colomb naquit en République de Gênes (actuelle Italie). On constate cependant ici un vide de l’Histoire, comme si la vie de Colomb eût débuté en même temps que ses projets de découverte.

En effet, c’est la recherche de mécène pour ces projets qui mena le marin en Andalousie. Il s’adressa d’abord au roi Jean II du Portugal, mais essuya un refus. Il trouva refuge dans le monastère de la Rábida à Palos de la Frontera, dans la province de Huelva.

Le monde ecclésiastique favorisa d’ailleurs grandement les projets de Colomb. Il trouva de nombreux appuis au sein du clergé, que ce soit auprès des moines de la Rábida, mais également au Monastère de la Cartuja à Séville.

Christophe Colomb se rendit souvent à Séville. A cette époque, la ville abritait un immense port, notamment dans le quartier de Triana. Colomb, qui avait coutume de rendre visite à la capitale andalouse, gagna nombre de ses savoirs au sein du port de Triana.

Au Monastère de la Rábida, il prépara la plupart de ses voyages. C’est également de Palos de la Frontera qu’il partit lors de son premier voyage. Il y avait alors un port (disparu aujourd’hui) dans la ville. C’est au cours de ce premier voyage, en 1492, qu’il découvrit San Salvador, la Española et Cuba.

Lors des voyages suivants, les caravelles partirent d’autres ports, toujours en Andalousie : Cadix pour le deuxième voyage, Sanlúcar de Barrameda pour le troisième et à nouveau Cadix pour le quatrième.

On pourra par ailleurs constater que presque toutes les capitales andalouses gardent le souvenir de Christophe Colomb. En effet, c’est à Grenade que le navigateur rencontra pour la première fois la Reine Isabelle Ière, qui finança ses expéditions.

Enfin c’est à Séville que l’Amiral revint après sa mort... Ce sujet a longtemps prêté à controverses puisqu’à la fois la cathédrale de Séville, à la fois la cathédrale de Saint-Domingue s’enorgueillirent de disposer de la dépouille du fameux navigateur. Cependant des investigations menées il y a quelques années ont percé le mystère via l’ADN : les restes présents à Séville sont bien ceux de l’Amiral.

Et il est plus juste de parler de « restes » plutôt que de « dépouille » car il ne s’agirait que de 15% du squelette. Un clin d’œil de l’Histoire. Tout de suite après son décès, Colomb fut enterré dans la ville-même où il se trouvait alors, Valladolid. Trois ans plus tard, son fils fit exhumer son corps pour le Monastère de la Cartuja. Mais la bru de l’Amiral eut pitié de son souhait de reposer de l’autre côté de l’océan et fit transporter ses restes à Saint-Domingue, où ils restèrent jusqu’en 1795. Les os de l’Amiral furent à nouveau chahutés juste avant la conquête de Saint-Domingue par la France ; ils partirent vers Cuba, où ils restèrent jusqu’à l’indépendance en 1898. L’Amiral entama alors son dernier voyage pour retourner à son point de départ : Séville ! On pourra dire qu’il aura navigué à travers l’histoire.

Publié dans Andalousie

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