Palacio de las Dueñas

Publié le par Lucile ERB

Palacio de las Dueñas

En ce début 2016, le Palacio de las Dueñas a rejoint la Casa de Pilatos, le Palacio de Lebrija et le très célèbre Alcazar dans le cercle très fermé des demeures sévillanes mudéjares et merveilleuses. A la mort de la Duchesse d'Albe, aristocrate espagnole aussi riche que fantasque, possédant moult terres et demeures sur l'ensemble de la Péninsule, les descendants de cette dernière ont ouvert au public le lieu qui avait été la résidence de la Duchesse.

Le lieu enchanteur – et peut-être enchanté ? - se cache dans une petite rue très simple d’un quartier populaire de Séville. Et pour cause, il tire son nom d'un couvent voisin, aujourd’hui détruit, tenu par des religieuses que l'on appelait justement les Dueñas.

Or, ce qui se cache derrière ces murs blancs contraste terriblement avec les briques des bâtiments plus proches. La résidence s'ouvre sur un jardin, que l'on trouve déjà remarquablement joli... avant de se rendre compte qu’il est bien humble en comparaison de ce qui suit.

Passée la visite des écuries, le spectacle commence réellement, avec un jardin digne d'être petit frère de celui de l'Alcázar avec des fontaines couvertes d'azulejos, des citronniers, des hibiscus à foison et des roses sculpturales. Comme souvent dans les jardins andalous, on remarque un grand souci du détail : une sculpture de femmes drapée qui se cache sous un arbre, un pot en céramique aux dessins originaux,...

Suivant le petit plan remis à l’entrée, on se dirige vers le patio central et c'est là qu'opère l'enchantement et que l'on reste ébahis, cloué au sol devant ce magnifique patio mudéjar. Les arcs arabisants et la calligraphie des arabesques sont intacts. Les bougainvillées les habillent de belles couleurs. Au sol, des arums, des lignes de géraniums et autres plantes dont on ignorera les noms.

On ne poursuivra pas plus précisément la description de ce palais car c'est l'ambiance générale qui importe, l'attachement qu'avait sa propriétaire pour la terre andalouse et ses traditions. On notera des portraits de gitanes, notamment une magnifique statue. Le flamenco est très présent dans la maison, avec un tablao, de vieilles (ou plus jeunes) affiches de feria, des vêtements... et bien sûr beaucoup de portraits de la Duchesse d'Albe, dont l'esprit habite toujours pleinement le lieu.

Il n'est pas seul d'ailleurs... D'autres personnages de l'Histoire sont très présents. Les Français remarqueront certainement la présence de l'Impératrice Eugénie, alors Eugénie de Montijo, et les Andalous s'attacheront au poète Antonio Machado, né dans ces lieux enchantés alors que son père en était locataire et administrateur.

Plusieurs citations ont été « oubliées » ici et là… Citations qui appartiennent au poète, mais d’autres également… issues de la philosophie de vie flamenca, qui devait être celle de la Duchesse.

Publié dans Andalousie

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