Les figuiers de Barbarie

Appelés « cactus » par les non initiés, les figuiers de Barbarie se lovent dans les zones désertiques du sud de l’Espagne. Leur fleuraison a lieu de mai à juin. On connaît mieux leurs fruits, les fameuses figues de Barbarie, ces petites coques jaunes, oranges ou violettes que l’on peut trouver dans nos supermarchés, qui malgré leur saveur délicieuse, dissimulent parfois quelques épines inattendues.

Le fameux Parc Naturel du Cabo de Gata présente des champs de figuiers de Barbarie à perte de vue. Malheureusement ces paysages, aussi magnifiques qu’uniques en leur genre, ont été mis en danger récemment par un insecte : la « cochinilla del carmín » ou cochenille du carmin. Un insecte qui se pose sur les figuiers de Barbarie et se nourrit de leur sève jusqu’à les dessécher complètement.

Ce phénomène est visible : des plaques blanches desquelles coule un liquide rouge carmin se forment sur la plante. Cela permet un traitement rapide : couper les zones contaminées et les enterrer.

Preuve de l’importance de ce fléau, lorsque l’on recherche sur Google « chumberas » (figuiers de Barbarie), surgissent des dizaines d’articles sur la cochenille du carmin.

Les figuiers de Barbarie, à l’origine, ont été importés du Mexique avec la cochenille pour produire du colorant carmin utilisé pour les cosmétiques. Cette production a cessé pour des raisons économiques, mais le développement de la cochenille n’a pas été surveillé, d’où le fléau qui décime actuellement les figuiers de Barbarie.

Outre leurs vertus anti-âge et protectrices, les figues de Barbarie contiennent énormément de vitamine C et sont très nutritives. On utilise également le figuier de Barbarie pour produire de l’alcool… la tequila !

Dans la province d’Almeria, même menacé par la cochenille, le figuier de Barbarie règne encore en maître. Il compose des tableaux des plus inattendus : contrées désertiques, champs de cactus, moulins abandonnés, rocs et plages désertes…